Pelagia noctiluca
Pélagie acalèphe brillante

Systématique

Embranchement: Cnidaires Famille: Pélagidés
Classe: Scyphozoaires Genre: Pelagia
Ordre: Semaeostomes Espèce: noctiluca (ForssKal, 1757)
Peron & Lesueur
photo de la méduse pélagie acalèphe, Pelagia noctiluca coupes schématiques de Pelagia noctiluca
Coupes (d'après M. Abeloos)
A = Coupe par un plan passant par l'axe ventro-dorsal

B= Vue du pôle oral (contenant la bouche)

1 = ectoderme, 2 = mésoglée, 3 = endoderme, b = bouche, cg = cavité gastrique, t = tentacule, m = manubrium, cc = canal circulaire, cr = canal radiaire, s = organe sensoriel.

Description

La pélagie est un animal pluricellulaire, un Eumétazoaire dont les fonctions sont assurées par des tissus ou des organes formés de cellules spécialisées.

Cette méduse acalèphe qui peut atteindre 15 cm de diamètre (mais le plus souvent une dizaine de cm en Provence) a un corps mou, violacé, transparent, formé d'une ombrelle en forme de coupole hémisphérique. Au centre de la cloche sur la face inférieure se trouve la bouche entourée de 4 bras formant le manubrium.

Cette méduse est dépourvue de voile ou velum (d'où son nom de méduse acraspédote ou acalèphe); ce voile est une sorte de diaphragme qui s'étend transversalement entre l'axe de l'ombrelle et ses bords et dont les contractions assurent la propulsion de l'animal se rencontre chez les méduses d'Hydraires.

La coupole verruqueuse et les tentacules urticants (8 à 24) portent des cellules à vésicules contenant un puissant venin toxique; ces cnidoblastes provoquent sur des baigneurs, des piqures dangereuses de véritables brûlures parfois très profondes, douloureuses qui pouvent s'infecter secondairement en laissant des cicatrices pouvant disparaitre en quelques jours ou être durables. Elles s'accompagnent de cloques, de fièvre et de troubles circulatoires.

Le corps, issu d'un embryon à 2 feuillets, ectoderme et endoderme séparés par une gelée, la mésoglée a une symétrie radiale ou rayonnée d'ordre 4 (=tétraradiaire) : 2 plans de symétrie MN et OP perpendiculaires se rencontrant selon un axe d'intersection XY. Elle possède des organes sensoriels complexes, les rhopalies qui ont des fonctions phothoréceptrice et chémoréceptrice (sensibilité à la lumière et aux produits chimiques); l'équilibration est assurée par des statocystes situés sur le bord de l'ombrelle.

Produit une lumière visible la nuit lors d'un simple contact (phénomène de luminescence).
Animaux voisins. cf. Cnidaires

Que faire après un contact avec une méduse?


1. Eviter toute manipulation et tout contact avec les lèvres, les yeux, les aisselles....y compris avec les doigts si ceux-ci ont touché la méduse...

2. Se débarasser des tentacules et des vésicules urticantes par un rinçage à l'eau de mer puis frotter avec du sable ou une serviette en évitant de faire éclater les vésicules présentes sur la peau!

3. Laver au savon

4. Appliquer du vinaigre, de l'alcool, du jus de citron en compresses froides

5. En cas de 'brûlure sérieuse" consulter rapidement un pharmacien qui fournira le médicament de première urgence (il existe des pommades anti-histaminiques qui peuvent figurer dans les trousses personnelles de Première Urgence destinée notamment à de jeunes enfants dans les zones à risques) et éventuellement un médecin.
NB: il existe une autre méduse très urticante, la Physalie (Physalia physalis) dont les tentacules sont très longs et transparents et donc invisibles! C'est "la Galère espagnole" une colonie avec flotteur rempli de gaz portant des touffes de polypes sur sa face immergée et des filaments pêcheurs (O. Siphonophores); elle est fréquente sur les côtes atlantiques du Maroc et pénètre rarement en Méditerranée.

Biologie

Elle se nourrit de petits organismes qu'elle capture avec ses tentacules urticants: c'est un consommateur zoophage, un prédateur microphage.

Cette méduse se laisse entrainer par les courants mais peut, par des contractions de l'ombrelle, se déplacer par réaction dans le sens opposé aux bras.

Elle se reproduit par l'intermédiaire d'oeufs qui donnent naissance à des larves ciliées ou planules qui se fixent et donnent directement des méduses sans passer par un stade polype comme chez Aurelia.

Chez les Scyphozoaires, en général, la planule se fixe, donne après métamorphose un polype qui par strobilation (fragmentation par scissiparité) forme un seul ou un empilement d'éphyrules . Une variation de température peut déclencher la strobilation c'est à dire la libération des éphyrules (véritables larves de méduses) qui se transforment alors, après métamorphose, en petites méduses qui libèreront les produits sexuels. Dans ce cas il y a alternance d'une phas polype asexuée et d'une phase méduse sexuée (cf. Cycle de développement des méduses acalèphes).

Photo du poisson mangeur de méduses, Psenes pellucidus
Le dérivant gélatineux
(Psenes pellucidus Lütken, 1880)
Poisson subtropical rare qui se réfugie sous les méduses
Signalé aux Embiez (Le Brusc. Var)

Écologie

Animal pélagique qui vit en pleine eau, loin du fond, incapable de lutter contre les courants (il fait partie du plancton) qui le rejette en grand nombre sur les côtes au printemps et en été.

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